Après la L1.SpS à Strasbourg : quelles (ré)orientations possibles ?
.png)
Le fonctionnement de la L1.SpS à Strasbourg
À Strasbourg, la 1ère année de Sciences pour la Santé (L1.SpS) est divisée en 3 blocs principaux :
- Le Bloc Santé (BS) : chimie, physique, mathématiques et sciences du vivant ;
- Le Bloc Transversal (BT) : sciences humaines, méthodologie et langues, projet professionnel ;
- Le Bloc Disciplinaire (BD) ou Mineure : discipline secondaire hors santé. Chaque étudiant•e peut choisir la mineure qu’il ou elle souhaite étudier parmi une liste de 11 parcours prédéfinis (par exemple le Droit, la Psychologie, les Sciences du Sport, etc.)
Les blocs Santé et Transversal constituent donc le tronc commun, alors que le Bloc Disciplinaire varie selon le parcours choisi.

Pour valider sa première année de licence (L1), l’étudiant•e doit obtenir une moyenne générale (BS + BT + BD) supérieure à 10/20. Elle ou il obtient alors 60 crédits ECTS. Mais la validation de la L1 n’est pas toujours synonyme de passage en deuxième année de santé.
L1 non validée
Si la moyenne générale des trois blocs est inférieure à 10/20, alors la première année de licence n’est pas validée. Chaque année, c’est environ 70 % des étudiant•es en L1.SpS qui sont concerné•es par ce scénario.

Le redoublement de la L1 n’est pas autorisé. La seule option possible reste alors de se réorienter totalement (recommencer une licence dans une autre faculté, faire une autre école, etc.).
Attention, il n’est pas non plus autorisé de se réorienter dans la Mineure suivie pendant la L1.SpS.
Pour anticiper une potentielle réorientation en cas d’échec et éviter d’avoir à se réorienter en catastrophe, il est conseillé de faire quelques vœux sur Parcoursup pendant la L1.SpS.
L1 validée mais BS non validé
Valider la L1 ne signifie pas forcément être éligible pour le concours MMOPK. La condition minimale est en effet de valider le Bloc Santé (c'est-à-dire que la note obtenue dans ce bloc est supérieure à la moyenne). Dans le cas contraire, il existe plusieurs possibilités :

Abandon des études de santé et réorientation en L2 de la Mineure.
➡️ Par exemple : j’ai fait une L1.SpS Mineure Psychologie. Je n’ai pas eu la moyenne au Bloc Santé mais j’ai eu au moins 10/20 au Bloc Disciplinaire. Je peux donc envisager de me réorienter en études de Psychologie, que je pourrai rejoindre directement en L2.
Réorientation en L2 de la Mineure avec Option Santé pour repasser le concours MMOPK.
➡️ Par exemple : j’ai fait une L1.SpS Mineure Droit. Je me réoriente en L2 de Droit, et je suis l’Option Santé en parallèle. Si je valide ma L2 de Droit et mon Option Santé, j’ai le choix entre passer le concours MMOPK pour reprendre en deuxième année de la filière MMOPK de mon choix, ou alors d’abandonner les études de santé et de continuer en L3 de Droit.
Réorientation en L2.SpS pour repasser le concours MMOPK.
Sans aucun lien avec la Mineure, la L2.SpS est une deuxième année de santé composée de matières scientifiques et associées à la santé (mais différentes des matières étudiées en L1.SpS) permettant de rester dans le cursus choisi initialement et de pouvoir repasser le concours MMOPK.
L1 et BS validés

Pour chaque mineure, les étudiant•es ayant validé la L1 avec Bloc Santé sont classé•es en fonction de leur moyenne générale à la licence. Les 10% (environ) en tête de chacun des 11 parcours mineurs sont regroupés pour être classés selon leurs notes BS+BT : c’est l’Interclassement.
Ces étudiant•es, nommés Groupe 1 pourront, au cours d’une séance spécifique, directement choisir une filière MMOPK sans autre condition ni examen supplémentaire. L’annonce des choix d’orientation se fait selon la position de chacun•e dans l’Interclassement, et 50 % des places disponibles dans chaque filière sont réservées au Groupe 2. Lors de cette séance, le ou la Major de promo (en tête du classement) choisit d’abord sa filière MMOPK, et ainsi de suite jusqu’à l’étudiant•e en dernière place du classement. Cela signifie que faire partie du Groupe 1 ne garantit pas de recevoir l’orientation voulue.
➡️ Par exemple : si le Groupe 1 compte 150 étudiant•es mais seulement 80 places disponibles en médecine, la personne classée 81e n’aura pas accès à cette filière si les 80 étudiant•es au-dessus d’elle ont choisi médecine.
En parallèle, environ 30 % des étudiant•es de chaque mineure suivant dans le classement sont aussi regroupé•es et classé•es selon leur moyenne BS+BT : c’est l’Interclassement Groupe 2.
Les étudiant•es du Groupe 2 doivent passer un examen oral dont la note sera ajoutée à celle de l’Interclassement pour établir le classement final. Comme pour le Groupe 1, les étudiant•es du Groupe 2 les mieux classé•es choisissent leur orientation MMOPK en premier, et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes les filières soient complètes. Les étudiant•es dans le bas du classement du Groupe 2 n’obtiennent donc pas d’orientation et sont considéré•es comme ayant validé la L1 uniquement. Elles et ils disposent de ce fait des possibilités de réorientation associées (exposées plus haut).
Si certain•es étudiant•es du Groupe 1 ne se considèrent pas assez bien classé•es pour obtenir l’orientation de leur choix, elles et ils peuvent demander à être reclassé•es dans le Groupe 2, espérant ainsi être dans la tête du classement de ce groupe et pouvoir de ce fait accéder à l’orientation voulue. C’est un pari risqué mais qui peut porter ses fruits pour les étudiant•es avec les meilleurs résultats.

Vers une nouvelle réforme ?
Le 20 octobre 2025, le Sénat a adopté en première lecture une proposition de loi visant à réorganiser la première année de santé. Cette réforme cherche à répondre aux limites du système PASS-LAS-SpS mis en place en 2019, jugé complexe et peu lisible pour les étudiants et leurs parents.
Voici les principaux changements envisagés.
Une voie unique d’accès
La réforme propose la fin du système PASS-LAS-SpS au profit d’une seule licence universitaire.
La première année comporterait majoritairement des enseignements en santé, et toujours une discipline hors santé choisie dans un catalogue restreint qu'aujourd'hui.
L’objectif est double : simplifier et clarifier le parcours d’accès pour les étudiants, tout en réinstaurant une cohérence nationale dans les critères d’admission aux filières médicales.
Un accès expérimental en pharmacie via Parcoursup
Le texte prévoit également que, dans la limite d’un tiers des capacités d’accueil, l’entrée en première année d’études de pharmacie puisse se faire directement via Parcoursup, à titre expérimental. Cela permettrait de diversifier les profils d’étudiants, en s’appuyant sur une sélection au niveau du lycée.
Une première année sur tout le territoire
Pour mieux répartir les futurs professionnels de santé, la proposition de loi prévoit l’organisation d’une première année d’accès aux études de santé dans chaque département.
Elle étend en outre à l’ensemble du territoire l’expérimentation d’options santé dans les lycées situés en zones sous-denses, afin d’encourager les vocations locales.
Rentrée 2027
La réforme doit maintenant être examinée par l’Assemblée nationale. Si elle est adoptée dans les prochains mois, son application pourrait intervenir à partir de la rentrée universitaire 2027.

À savoir avant de se lancer en médecine
Faire médecine, ce n’est pas seulement aimer les sciences ou vouloir aider. C’est accepter un parcours long, avec des périodes de fatigue, de doute, de pression. On commence tôt à l’hôpital, on prend des responsabilités progressivement, on joue une partie de son avenir lors des EDN et ECOS. Mais c’est aussi un chemin qui donne du sens : celui d’apprendre un métier profondément humain.
Les six premières années : un parcours commun et encadré
Généraliste, chirurgien, pédiatre… peu importe la spécialité, tous les étudiants commencent par une première année très sélective : la PASS, la LAS ou parfois la SpS selon les facultés. Ceux qui réussissent accèdent ensuite aux deux années suivantes, encore assez théoriques. On y apprend le fonctionnement du corps, les organes, les maladies, la pharmacologie, et c’est aussi le moment où se posent les bases médicales communes.
Les premiers pas à l’hôpital arrivent généralement en deuxième ou troisième année, sous forme de stages d’observation. On découvre les services, leur organisation, les patients…
Puis, à partir de la quatrième année, on devient externe. À ce stade, on partage son temps entre les cours à la fac et les stages à l’hôpital. On commence à interroger des patients, à réaliser des examens simples, à rédiger des comptes-rendus et à participer à la vie des services. C’est là une vraie immersion dans le quotidien du soin.
Les EDN et les ECOS : l’étape décisive
En octobre de la sixième année arrivent les EDN (épreuves écrites) suivis en mai des ECOS (épreuves pratiques).
Les EDN testent les connaissances et la façon de raisonner face à des situations médicales. Les ECOS, eux, sont des mises en situation : on joue une consultation avec un patient simulé, on doit poser les bonnes questions, examiner, expliquer, parfois rassurer.
Ces deux examens donnent un classement national. Et ce classement détermine deux éléments essentiels : la spécialité que l’on pourra exercer et la ville dans laquelle on effectuera la suite de sa formation. C’est pourquoi cette période est souvent l’une des plus stressantes des études.
L’internat : apprendre le métier, vraiment
Après les résultats, chaque étudiant choisit sa spécialité et sa ville. C’est l’entrée dans l’internat. À ce moment-là, on devient médecin en formation, salarié de l’hôpital. On soigne vraiment, on prend des décisions, on fait des gardes, mais toujours sous la supervision de médecins plus expérimentés.
L’internat dure entre quatre et six ans selon la spécialité. Il se termine par la rédaction d’une thèse. Une fois soutenue, on obtient officiellement le titre de docteur en médecine.
Ce que disent les étudiants
Au-delà des chiffres et des étapes, ce sont souvent les témoignages d’étudiants qui permettent de comprendre la réalité du parcours. Beaucoup racontent le choc de la première garde, le stress des EDN, mais aussi l’annonce d'un diagnostic ou le fait de rassurer un patient.

Dans les témoignages, on découvre que chacun vit ses études différemment : certains trouvent leur équilibre rapidement, d’autres doutent, beaucoup s’accrochent grâce à leur passion ou à leur équipe de stage. Ces récits permettent de réaliser que médecine n’est pas seulement un cursus, mais une expérience profondément humaine, partagée par des milliers d’étudiants chaque année.
Ces témoignages sont à écouter dans le medCast.
À retrouver sur Spotify, Apple Podcast ou sur YouTube.

Adopter des routines efficaces pour réussir les études de santé
Adopter des routines efficaces pour réussir les études de santé
En première année de santé, une bonne méthodologie est essentielle. L’équipe pédagogique de medForma a mis en place un système de planification hebdomadaire pour aider les étudiant·e·s à structurer leur emploi du temps de manière réaliste et efficace. Les routines du vendredi et du dimanche sont des moments clés de cette planification, où les élèves prennent du recul et organisent la semaine à venir.
Prendre du recul et anticiper
La routine du vendredi consiste à prendre du recul sur la semaine écoulée, faire le point sur les cours qui n’ont pas encore été travaillés ou qui ont posé des difficultés et organiser le travail du week-end en conséquence. Cela permet de prioriser les tâches et de se mettre à jour.
La routine du dimanche soir a pour objectif d’organiser la semaine à venir, de planifier et donc préparer les TDs ou encore de programmer la colle et le créneau de remédiation. C’est aussi le moment de vérifier les informations de la faculté, telles que les horaires, les modifications éventuelles du planning ou les nouveaux devoirs. Ainsi l'étudiant·e, peut débuter la semaine suivante sans stress et avec une vision claire des objectifs.
L’importance de la régularité
Comme le souligne Cécile Tritschler, enseignante en physique et directrice de formaScience : “La régularité dans la planification hebdomadaire est un facteur clé de succès. Lorsqu'on a une routine bien installée, les tâches deviennent plus gérables, et les semaines passent plus sereinement.” Ainsi, plus l’élève sera régulier·ère dans son organisation, moins il·elle se sentira perdu·e ou submergé·e par la charge de travail. Cela permet de prendre de bonnes habitudes non seulement pour la première année de santé mais également pour la suite du cursus.